Le Journal Citoyen de Haute-Marne

Il n’a échappé à personne que le président de notre département n’accepte aucune contradiction.

Pour ceux qui suivent attentivement les réunions du conseil départemental, une évidence s’impose :

Si le président écourtait ses introductions et si les membres de la majorité limitaient leurs félicitations et congratulations à son égard, il y aurait certainement beaucoup plus de temps pour débattre des vraies questions.

 Mais à trop vouloir en faire, parfois « on se prend les pieds dans le tapis ».

Lors de la dernière séance, c’est précisément ce qui est arrivé à l’élu Jean-Michel Rabiet. Pensant bien faire – et peut-être se donner une occasion de briller – il a déclenché un échange des plus intéressants concernant le portefeuille des Hauts-Marnais.

 Question de Jean-Michel Rabiet :

 « Excusez-moi… un petit complément d’information… On a un excédent de 7 millions d’euros,

un emprunt de 9 millions… Est-ce qu’on n’aurait pas pu emprunter moins… par exemple ? »

Réponse du vice-président Bernard Gendrot :

« … Il y a toujours des salaires à payer, des sommes à régler… des restes à réaliser…

enfin, des choses comme ça… Il faut toujours avoir quand même de l’argent. »

Rappel : La loi interdit aux collectivités locales
d’avoir recours à l’emprunt pour payer les frais de fonctionnement.

 Pensant sans doute appuyer et justifier la réponse du vice-président, l’élu Damien Thériot en rajoute une couche :

 Intervention de Damien Thériot :

 « Simplement dire en complément… cet emprunt, il fallait le débloquer, il était arrivé à terme… au-delà de maintenir une certaine trésorerie… »

Réponse du vice-président Bernard Gendrot :

« Ce qu’on avait déjà fait l’année dernière avec 13 millions… »

À la lumière de ces interventions, il apparaît donc que le département emprunte pour équilibrer les comptes des frais de fonctionnement, qui augmentent notamment ceux liés aux déplacements et au train de vie du président Lacroix.

Sur la vidéo, on remarque la réaction silencieuse de M. Boris Targe, directeur des services. À en juger par sa gestuelle, il semble gêné, pour ne pas dire affligé, par ce qu’il entend.

En tout cas, c’est une question légitime que peuvent se poser les citoyens de Haute-Marne.

 Le journaliste du quotidien départemental n’a pas relevé cette séquence, qui nous semble pourtant être un véritable « coup de tonnerre » sur la manière dont sont gérées les finances du département.

Si le président du département « marche » pour communiquer, ne devons-nous pas craindre que le jour vienne où les citoyens, eux, soient obligés de « courir » pour trouver l’argent nécessaire au renflouement des caisses ?

 Comment ne pas citer ce brave Jean de La Fontaine :

« Le lait tombe ; veau, vache, cochon, couvée ;
La dame de ces biens, quittant d’un œil marri

Sa fortune ainsi répandue,

Va s’excuser à son mari

En grand danger d’être battue. »

Nous vivons une époque formidable

Le Citoyen